VIRUNGA DEBATE: 01-01 ” Didier Reynders: phase d’exploration et non pas d’exploitation pétrolière”

Chrambre des Répresentants

Extraits de la COMMISSION DES RELATIONS EXTERIEURES du MERCREDI 18 AVRIL 2012  –

Credits: Canuckistan

Source: CHAMBRE-3E SESSION DE LA  53E LÉGISLATURE 2011 2012 K / 18/04/2012 CRIV 53 COM 452 

01.01  Didier Reynders, ministre:

” J’aimerais revenir sur deux éléments. Monsieur le président, vous aviez cité l’exemple du Parc des Virunga. Le message des autorités est assez simple. J’ai rencontré le ministre de l’Environnement sortant, José Endundo. Le président Kabila s’est aussi engagé à faire respecter les règles de l’Unesco relatives à la protection des sites classés. Selon le ministre, il ne s’agit pas de mesures d’exploitation pétrolière. Par contre, des activités d’exploration dans tout le bloc5, avec la compagnie britannique Soco, sont autorisées. La volonté est de connaître les ressources en pétrole de la RDC, non pas afin de les exploiter, mais parce qu’en cas d’interdiction d’exploitation pour protection des ressources naturelles, c’est une immobilisation très importante de ressources disponibles.

Je pense donc que les autorités congolaises ont l’intention demander à la communauté internationale une valorisation du maintien de ce patrimoine international. Nous avons déjà eu ce débat. Je ne dis pas qu’il faut prendre à la lettre ce qu’il m’a été dit. Pour l’instant, nous sommes dans une phase d’exploration et non pas d’exploitation pétrolière. S’il devait y avoir une quelconque démarche complémentaire, nous réagirions, comme l’Unesco a réagi fortement. Il faut être conscient du fait que demander à un pays comme le Congo d’immobiliser des ressources naturelles importantes dans le cadre de la protection d’un site, cela mérite peut-être une discussion sur la valorisation liée à cette démarche.

Des différents entretiens, je comprends que l’engagement de ne pas exploiter porte sur l’ensemble du parc. Il concerne aussi bien Total que Soco. Total s’est par ailleurs engagé à ne pas mener une activité d’exploration dans la partie de son bloc qui empiète sur les Virunga. Pour le moment, je ne vois pas de raison de remettre en cause les autorisations dans leur globalité si on se trouve bien dans un cadre d’exploration, et non pas d’exploitation, pour la partie qui pourrait empiéter sur les Virunga. Nos représentants sur place suivent ce dossier avec l’Unesco au jour le jour.

Quand on adresse un message aux autorités congolaises, il faut avoir à l’esprit les conséquences du message envoyé. Sur la scène internationale, regardez ce que représentent les superficies. Le ministre de l’Environnement me l’expliquait, si on compare la superficie d’un parc à une superficie équivalente en Europe, aucun pays n’accepterait une immobilisation de cette ampleur sans discuter un minimum de valorisation. Il faudra probablement aussi mener ce débat sur la scène internationale.

Pour l’instant nous sommes bien dans une logique d’exploration et nous serons très attentifs à toute autre évolution qui pourrait intervenir.”