Pétrodollars vs Gorilles et Okapis

Un conflit oppose en ce moment les défenseurs de l’environnement et l’industrie pétrolière à propos de la volonté de cette dernière de construire de nombreux puits dans le parc national de Virunga, en République démocratique du Congo (RDC).

Credits: Cai – Wikipedia

Face aux pétrodollars, la nature est bien souvent impuissante. Une nouvelle preuve avec le cas du parc national de Virunga en République démocratique du Congo (RDC). Classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour son incroyable biodiversité, il pourrait pourtant se transformer en champs de puits de pétrole.

Depuis juin 2010, des concessions ont déjà été attribuées par le gouvernement congolais aux pétroliers, dont le Français Total et le Britannique Soco, afin qu’ils exploitent les riches sous-sol du lieu, et ceci sur 85% de la surface du parc, révèle 20 Minutes.

Évidemment, les ONG présentes sur place et l’Unesco ont alerté le gouvernement de RDC, qui y a répondu par le lancement d’une étude préalable à toute exploration. Mais les défenseurs de l’environnement ne se font pas d’illusions, à l’image du WWF. Il faut dire que malgré cette disposition, les entreprises ont déjà pénétré ans le parc, escortées par les miliciens. “La loi congolaise interdit toute activité minière ou pétrolière dans le parc. Mais le gouvernement a accordé ces concessions, convoitées depuis que la zone est un peu moins agitée par les luttes armées”, a ainsi expliqué Jean-Baptiste Roelens, chargé de programme Forêts tropicales et climat au WWF France.

“La corruption est forte dans cette région. Soco paye la milice pour l’accompagner dans le parc et les perspectives financières semblent plus importantes aux yeux du gouvernement que les impacts sur la population et la nature”, note pour sa part Anneke Galama, coordinatrice internationale de la campagne du WWF sur le parc de Virunga. L’enjeu écologique est pourtant d’importance, le parc du Virunga étant porteur d’une remarquable diversité d’espèces, animales ou végétales. “Ce parc, créé en 1925, est le plus vieux d’Afrique et abrite 200 espèces de mammifères sur plus de 8.000 km², notamment un tiers des derniers gorilles de montagne au monde et des okapis qu’on ne trouve que là. Si l’exploitation pétrolière se fait là, c’est qu’il n’y a plus un endroit sur la planète qui soit encore à l’abri”, s’inquiète Jean-Baptiste Roelens. Et cette cause ne semble pas être la priorité en Europe puisque “nous avons interpellé le ministère de l’Environnement, mais nous n’avons pas eu de réponse”, se désespère le membre du WWF. Et ce n’est pas mieux côté anglais…

Source: MaxiScience