VIRUNGA DEBATE 01-10 ” Didier Reynders: se faire une idée des ressources naturelles disponibles”

Chrambre des Répresentants

Extraits de la COMMISSION DES RELATIONS EXTERIEURES du MERCREDI 18 AVRIL 2012  –

Credits: Canuckistan

Source: CHAMBRE-3E SESSION DE LA  53E LÉGISLATURE 2011 2012 K / 18/04/2012 CRIV 53 COM 452 

01.10 Didier Reynders, ministre:

“J’en arrive ainsi au volet relatif au Parc des Virunga et des exploitations pétrolières. Comme on a déjà reparlé assez longuement, je ne m’étendrai plus sur le sujet. Cette précision étant faite, comme j’ai déjà eu l’occasion d’en parler avec deux collègues de deux pays différents, la protection des investissements relève d’un traité bilatéral. Il ne faut donc pas faire de confusion avec d’autres mesures internationales, y compris de l’UE. Il s’agit ici du traité bilatéral pour les investissements belges au Congo et congolais en Belgique.

Mais il y a effectivement des compagnies pétrolières. Lors de ma visite officielle à Rome, j’ai rencontré les responsables d’Eni, qui sont également présents en Belgique et qui y ont beaucoup investi, puisqu’ils ont racheté Distrigaz et sont présents dans le secteur de l’électricité. Ces derniers m’ont confirmé les engagements que le président évoquait. Donc, à un moment donné, il y a aussi – j’en parlerai au Conseil Affaires étrangères – une démarche à entreprendre vis-à- vis de nos collègues congolais, mais peut-être également vis-à-vis des Britanniques afin de voir dans quelle mesure ces derniers exercent une pression sur leurs propres compagnies pétrolières. Je peux vous dire que du côté français et italien, le message est clair: Total et Eni ont pris des engagements.

Maintenant, personne n’accepterait un contrat sans vouloir l’exploiter. Le président de la commission a évoqué cette question, mais il s’agit de contrats portant sur des zones beaucoup plus vastes. Donc, rien n’empêche de procéder à l’exploitation à d’autres endroits, sans enfreindre aucunement les prescriptions internationales. Jusqu’à présent, les mesures d’exploration n’ont pas l’air de poser de risque concret, sauf si l’on devait procéder à des explorations au sol. Mais je répète que la position du ministre congolais de l’Environnement et du président Kabila – et je ne prétends pas défendre leur position; j’ai d’ailleurs entrepris des démarches auprès de l’Unesco – est que ce contrat permettra simplement de se faire une idée des ressources naturelles disponibles. Le président Kabila s’est d’ailleurs engagé à respecter les contraintes Unesco en la matière. Cette position est-elle légitime? Peut-elle être portée dans un débat tel que celui de Rio+20?

Nous verrons bien. Mais est-il totalement absurde, pour des pays comme ceux-là, de dire: bloquons un certain nombre de sites dans lesquels on peut supposer qu’il y a des ressources naturelles, cela a-t-il une valeur? Nos amis américains sont parfois plus prompts à sortir un communiqué qu’à sortir un dollar. Il faut donc aussi se rendre compte de la démarche. C’est en tout cas un débat que l’on peut avoir. Mais tel est le message qu’ils nous ont fait parvenir.”