Africa Progress Panel, and activist organizations such as Global Witness, request the postponement of the parliamentary vote on DRC oil bill and the inclusion of strong environmental safeguards and anti-corruption law. Chaired by Kofi Annan, the ten-member Africa Progress Panel advocates at the highest levels for equitable and sustainable development in Africa.
In this article published in Jeune Afrique by the former President of Nigeria (1999-2007), Olusegun Obasanjo, and the Governor of the Bank of Botswana, Linah Mohohlo (1999-). It speaks of DRC’s natural resources and the need for the Congo’s Oil and Mining laws to integrate transparency and good governance.
English translation
DRC’s future is in the hands of its Parliament
Used wisely, the Democratic Republic of the Congo’s natural resources could help lift millions out of poverty and build the foundations for a functioning, peaceful society.
For many years, the enormous wealth of natural resources in the Democratic Republic of the Congo (DRC) has added fuel to the fire of conflict, serving primarily to enrich elites and warring parties. Meanwhile, many of the country’s citizens struggle to afford a meal a day.
The dangers posed by a lack of transparency in DRC government affairs were thrown into stark relief last year when the Africa Progress Panel estimated that the DRC lost out on at least U.S $1.36 billion when mining concessions were sold off in secret between 2010 and 2012. This is equivalent to almost double the DRC’s annual spending on health and education.
Senior figures in the DRC administration have promised greater transparency and better governance in the oil and mining sectors. During its current session, the DRC Parliament is set to consider crucial laws on how the DRC’s oil and mineral riches will be managed.
Passing laws that enforce transparency and ensure that the country will gain a fair share of its mineral wealth will be a crucial test. It will show whether the country’s elected leaders are genuine in their pledge to open a new and better chapter in the DRC’s history.
In the coming days and weeks, the Parliament will debate the country’s first ever law to govern its expanding oil sector. This amount is set to rise sharply in the next few years following a deal with Angola to drill their shared offshore oil fields.
Unfortunately, the oil sector law – as it is drafted – fails on every count. There is little in the bill that would prevent further corruption and severe environmental damage. The bill fails to require the publication of oil contracts, disclosure of the ultimate owners of oil licences or an open tendering process for oil licences.
The bill also opens the way to drilling inside national parks, including Virunga in North-east DRC, where exploration is already under way. Virunga is Africa’s oldest national park, and it is one of the last mountain gorilla habitats in the world.
To date, there has been no public consultation on the bill. The Africa Progress Panel, alongside campaign groups like Global Witness, has called for the vote in DRC’s Parliament to be postponed and for robust anti-corruption and environmental safeguards to be built into the law.
Later this year, DRC’s Parliament will also be voting on a new mining law. This is no less important, since DRC has one of the world’s richest deposits of copper, is the largest global exporter of cobalt, and has unexplored quantities of extremely valuable “rare-earth” minerals, used in phones and computer products.
The mining law should include similar safeguards against corruption and environmental damage as the oil law, as well as a requirement for companies to carry out checks on their supply chains to ensure their activities are not funding warring parties in the country.
Strong transparency clauses in these two laws could empower citizens to hold the government to account and ensure the laws are enforced. Indeed the authorities should seriously consider publishing the country’s balance sheet on, say, a monthly basis as it would reflect financial receipts from, among others, the sale of minerals and oil.
Despite its mineral wealth, the DRC comes last in the UN’s Human Development Index and more than 70 percent of DRC’s people live on less than a dollar a day.
The revenues generated by mining and oil production belong to the people. Used right, they could help lift millions out of poverty and build the foundations for a functioning, peaceful society. Sifting the revenue away through bribes, undervaluation and tax avoidance is simply plunder. The people of the DRC has seen too much of it over the past century and a half. It is time they get their fair share of their countries immense wealth.
L’avenir de la RD Congo est entre les mains de son Parlement
Par Olusegun Obasanjo et Linah Mohohlo
Olusegun Obasanjo et Linah Mohohlo. © Africa Progress Panel . Olusegun Obasanjo a été president du Nigeria entre 1999 et 2007. Linah Mohohlo est Gouverneur de la Banque du Botswana depuis 1999. Tous les deux sont Membres de l’Africa Progress Panel.
Utilisées avec discernement, les ressources naturelles de la République démocratique du Congo pourraient contribuer à sortir des millions de personnes de la pauvreté et à poser les fondements d’une société fonctionnelle et pacifique.
Depuis de nombreuses années, l’abondante richesse des ressources naturelles de la République démocratique du Congo (RD Congo) attise les conflits ; elle a permis l’enrichissement des élites et des parties belligérantes, alors que l’immense majorité de la population peine à faire un repas par jour.
En 2013, l’Africa Progress Panel a mis en évidence les dangers posés par le manque de transparence du gouvernement en révélant le manque à gagner souffert par le pays suite à la vente secrète de concessions minières entre 2010 et 2012. S’élevant à au moins 1,36 milliard de dollars, ce manque à gagner représente près du double du budget annuel de la santé et de l’éducation en RD Congo.
Plusieurs hauts responsables du gouvernement ont promis une plus grande transparence et une meilleure gouvernance du secteur pétrolier et du secteur minier. Quant au Parlement, il devrait élaborer des lois déterminantes sur la gestion des ressources pétrolières et minières nationales au cours de sa présente session.
L’adoption de lois sur la transparence et la répartition équitable des revenus miniers constituera un test décisif, qui éprouvera la sincérité de la promesse des dirigeants de créer un avenir meilleur pour le pays.
Au cours des prochaines semaines, le Parlement examinera la première loi nationale sur le pétrole, un secteur dont l’essor, déjà important, devrait s’accentuer dans les années à venir suite à la signature d’un accord avec l’Angola relatif à l’exploitation de gisements offshore communs.
La proposition de loi nationale sur le pétrole n’est pas en mesure de mettre un terme à la corruption et aux graves dommages environnementaux.
Malheureusement, la proposition de loi actuelle est inadéquate à tout point de vue et n’est pas en mesure de mettre un terme à la corruption et aux graves dommages environnementaux. Elle ne rend pas obligatoire la publication des contrats pétroliers ou de l’identité des propriétaires réels des licences pétrolières et ne soumet pas l’attribution de ces licences à des appels d’offres ouverts.
De plus, elle ouvre la voie au forage dans les parcs nationaux, y compris celui des Virunga, au Nord-Est de la RD Congo, où des explorations sont déjà en cours. Les Virunga, le plus ancien parc national d’Afrique, sont l’un des derniers lieux de la planète abritant des gorilles de montagne.
Jusqu’à présent, cette proposition de loi n’a fait l’objet d’aucune consultation publique. L’Africa Progress Panel, ainsi que des organisations militantes comme Global Witness, ont demandé le report du vote du Parlement et l’inclusion de solides garanties environnementales et anti-corruption dans la loi.
Début 2014, le Parlement de la RD Congo votera également une nouvelle loi minière, qui revêt une importance semblable puisque le pays possède l’un des plus grands gisements de cuivre au monde, est le premier exportateur mondial de cobalt, et détient des gîtes minéraux inexplorés de « terres rares » très convoitées, utilisées dans la fabrication de produits informatiques et de téléphonie.
La loi minière doit comprendre les mêmes garanties environnementales et anti-corruption que la loi sur le pétrole, et exiger des compagnies qu’elles contrôlent leurs chaînes d’approvisionnement pour éviter de financer les parties belligérantes au sein du pays.
Les revenus générés par la production minière et pétrolière appartiennent au peuple.
Des clauses strictes sur la transparence permettront aux citoyens de demander des comptes au gouvernement et d’exiger l’application de la législation en vigueur. Les autorités devraient sérieusement envisager la publication (par exemple mensuelle) du bilan national, rendant ainsi publiques les recettes financières issues, entre autres, de la vente des ressources minérales et pétrolières.
En dépit de ces richesses, la RD Congo figure en dernière place de l’Indice de développement humain des Nations Unies et plus de 70 % de sa population vit avec moins d’un dollar par jour.
Les revenus générés par la production minière et pétrolière appartiennent au peuple. Utilisés correctement, ils peuvent contribuer à aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté et à poser les fondements d’une société fonctionnelle et pacifique. Écouler ces revenus sous forme de pots-de-vin, de sous-évaluations et d’évasion fiscale relève tout simplement du pillage. En 150 ans, le peuple de la RD Congo n’a que trop souffert de la spoliation. Il est temps qu’il reçoive sa juste part de l’abondante richesse nationale.
Source: Jeune Afrique