Le dossier de l’exploitation du pétrole dans le bloc V du Rift Albertin je le considere comme un match final de footbal opposant d’une part le gouvernement avec ses alliés les pétroliers et d’autres part la communauté locale dépendante des ressources naturelles inépuisables avec leurs alliées les Organisations de la protection de l’environnement et de développement.
Ces deux camps se sont au départ inspirés par des instruments juridiques qui font la force et argument des uns et des autres. Pour les premiers ils se disent avoir décroché un décret leur autorisant l’exploration et l’exploitation du pétrole dans le bloc V du Rift Albertin (cette zone pour rappel touche la majeur partie du PNVi y compris le lac Edouard). Les seconds quand à eux considèrent que l’exploitation au risque zéro n’existe pas, la moindre pollution aurait des conséquences non seulement sur la biodiversité écologique que regorge ce lac (plusieurs espèces de poissons, les hippopotame et autres reptiles, les oiseaux sédentaires et migratoires, …).
Mais aussi et surtout avec son déversoir de Semuliki à Ishango la pollution risque d’aller plus loin en Egypte car ce dernier est l’une de source du Nil Blanc et ils se fient alors à la loi sur conservation de la nature de février 2014 en vigueur en RDC interdisant toute activité pétrolière dans une aire protégée ; ils rajoutent les principes tel que le CLIP ( Consentement – Libre – Informé – Préalable) démontrant que la communauté dépendante devrait consentir préalablement avant la mise en œuvre de cette initiative qu’elle considère destructive.
Comme disent les premières lignes, un match de final nécessite de grandes préparations et stratégies. Ainsi pour peut être dévié leur adversaire et conscient de ce que dit la loi, le premier camp tente aujourd’hui à déclasser une partie du Parc pour de fins d’exploitation pétrolière et pourtant l’autre camp, démontre l’importance économique et social que régénère le parc et ainsi stimule le gouvernement à songer plutôt à développer les alternatives économiques que génèrent le PNVi, à l’occurrence du tourisme, les centrales hydroélectriques de MUTWANGA avec 4MW et celui de Rutshuru – Mantebe avec 13MW, la pêche au lac Edouard qui à elle seule occupe plus de 7000 pêcheurs sans compter les personnes impliquées dans la filière poissons et qui génère plus de 30 millions de dollars américains pour la survie de plus de 65 000 personnes riverains du lac Edouard, …
Le match étant au mi temps, nous demandons à tout ceux qui nous lisent et plus particulièrement le Gouvernement de la RDC de bien réfléchir sur les valeurs économiques, touristiques, écologiques, esthétiques de ce Parc National des Virunga, ancien parc d’Afrique et site du patrimoine mondial d’ailleurs considéré comme la 8ème merveille du monde qui a fêté ce 90 ans d’existence le mardi 21 avril 2015.
Pour notre camp, nous demandons donc au gouvernement de respecter la loi de février 2014 sur la conservation de la nature et à renoncer à toute initiative du déclassement d’une partie ou de l’intégrité du PNVi pour faciliter le projet d’exploitation du pétrole dans le lac Edouard, notre vie en dépend.
Ecouter l’opinion de la population de Vitshumbi.
Etes-vous de quels camps ? Pétrolier ou communauté locale.
Silvain, Pêcheur au lac Edouard.
SAVE VIRUNGA 